🧊 Ma première sortie en Dry Tooling : grimper avec des piolets… même sans glace !
- Quentin Jurie Des Camiers
- il y a 3 jours
- 4 min de lecture
Le dry tooling, c’est un peu l’outsider des pratiques verticales : méconnu, déroutant au début, mais redoutablement fun et formateur. Si tu t’es déjà demandé ce que faisaient les alpinistes l’hiver quand les cascades n’étaient pas en condition, ou comment progresser techniquement sur crampons et piolets, cet article est pour toi. On t’explique ce qu’est le dry, comment s’y mettre, où aller, et pourquoi c’est beaucoup plus qu’un entraînement.
🧠 Le dry tooling : kézako ?
Le dry tooling (ou "dry" pour les intimes) consiste à grimper sur du rocher avec des crampons et des piolets, comme en terrain mixte hivernal. Sauf qu’ici, pas de glace : que de la roche (et parfois des trous forés). C’est donc un entraînement parfait pour l’alpinisme hivernal, mais aussi une discipline qui développe précision, gainage, engagement mental… et une sacrée dose de fun.
🧗 D’un sport d’entraînement à une pratique à part entière
Un petit flashback : à ses débuts, l’escalade n’était qu’un dérivé estival de l’alpinisme, un sport d'entraînement pour s’échauffer avant de partir dans les grandes faces. Elle a fini par s’émanciper, devenir un sport autonome avec ses cotations, son style, ses compétitions.
Le dry tooling suit exactement la même trajectoire : à l’origine utilisé pour s’entraîner à poser ses piolets et crampons en terrain mixte ou en goulottes, il s’est développé en une discipline propre, avec des sites aménagés, une gestuelle spécifique, un système de cotation (D4 à D16+), et même des compétitions internationales.
🎯 Pourquoi c’est fun (et pas réservé aux mutants)
Le dry tooling, c’est :

✔️ Une gestuelle originale, entre escalade et alpinisme
✔️ Une solution quand la glace n’est pas formée (ou qu’il fait trop doux)
✔️ Un boost énorme pour progresser techniquement en goulotte ou en cascade
✔️ Une ambiance aérienne souvent dans du dévers.
✔️ Et surtout, un terrain de jeu où tu progresses vite et où tu te régales

🛠️ Matos : ce qu’il te faut pour débuter
Pas besoin d’être sponsorisé pour commencer. Voici l’essentiel :
Piolets traction techniques avec lames dry
Crampons (mono ou bipointes, selon le style)
Casque et baudrier
Chaussures rigides d’alpinisme
Gants fins et solides (type travaux/jardinage renforcés)
💡 Sur certains sites, les crampons sont interdits pour préserver le rocher. On grimpe alors en chaussons avec les piolets uniquement — ce qu'on appelle le "dry sans pieds".
📍 Où pratiquer ? Des spots alpins bien équipés
🧗♂️ Pour t’entraîner toute l’année en dry-tooling
Tu veux t’initier au dry-tooling ou garder la forme en attendant le retour de la glace ? Bonne nouvelle : plusieurs sites bien équipés dans les Alpes permettent de grimper toute l’année, même hors saison. Voici une sélection de spots adaptés à différents niveaux. (pour en savoir plus sur ces spots, clique ici )
🕳️ Le Semnoz (Haute-Savoie) : L’un des sites de dry les plus connus. La grotte est bien protégée des intempéries, et les lignes, souvent sur trous forés, vont jusqu’à D12. Idéal pour progresser tout au long de l’année.
🐗 Seythenex (Bauges) : Site accessible, parfait pour débuter et progresser sans pression. Les voies sont variées, bien équipées, et l’ambiance conviviale.
🏭 Voreppe (Isère) : Un site très fréquenté dans le monde du dry-tooling. Paroi verticale avec des cotations soutenues : pas idéal pour les premières armes, mais super pour les grimpeurs déjà à l’aise.
🦍 Le Zoo (Barraux, Isère) : Réservé aux grimpeurs confirmés. Beaucoup de dévers, des mouvements physiques, et une belle exigence dans l’enchaînement.
🕷️ Cave Noire (Termignon, Maurienne) : Spot sauvage dans une grotte naturelle. Ambiance hivernale garantie ! Les voies sont longues et techniques. À réserver aux grimpeurs qui ont déjà quelques bases solides.
🧗♀️ Notre-Dame-du-Pré (Tarentaise) : Petit site idéal pour découvrir le dry-tooling. Parfait pour les premières séances : cotations abordables, site bien équipé, cadre tranquille.
💡 Tous ces sites utilisent des trous forés dans le rocher pour y placer la lame du piolet, ça limite l’usure du rocher et ça permet de grimper en sécurité, sans craindre de casser une prise naturelle.
🧩 Conseils pour ta première session
✅ Échauffe bien tes épaules et tes avant-bras (ça tire vite)
✅ Recherche la précision avant la force brute, et garde les bras tendus en mettant un maximum de poids sur les pieds.
✅ Reste mobile sur les pieds, même en crampons
✅ Teste les coincements, crochetages et calages de lames (le “gratt-gratt” c’est normal !)
✅ Grimpes avec quelqu’un qui connaît, tu apprendras plus vite
🏁 Le dry tooling/escalade sur glace en compétition : une discipline bien vivante
Le dry tooling, ce n’est pas seulement une pratique confidentielle en grotte ou un entraînement pour l’alpinisme hivernal. C’est aussi un véritable sport de compétition, avec un circuit international structuré. Organisées par l’UIAA (Union Internationale des Associations d’Alpinisme), ces épreuves se déroulent sur des structures artificielles impressionnantes : murs verticaux ou déversants, tuyaux suspendus, volumes en bois, en glace… où les grimpeurs doivent enchaîner une voie technique le plus haut possible, en un temps limité.
Les compétitions allient technicité, précision et puissance, avec des mouvements complexes sur des prises parfois minuscules, le tout suspendu sur les pointes de crampons et la lame d’un piolet. L’intensité est maximale, la marge d’erreur minime, et le public toujours impressionné par l'engagement nécessaire pour rester accroché.
Ce circuit attire aujourd’hui des athlètes du monde entier, mais aussi de plus en plus d’amateurs qui viennent s’essayer au dry sur les sites équipés ou des structures artificiels. Une preuve que cette discipline a trouvé sa place, entre alpinisme, grimpe et sport de haut niveau.

🚀 Et si ce n’était que le début ?
Aujourd’hui, le dry tooling est en pleine expansion : nouveaux spots, stages spécifiques, vidéos de mutants (ou pas) sur Insta... C’est une discipline qui casse les codes, qui s’affranchit de la saison, et qui fait le lien entre grimpe et alpi.
Et toi ? T’attends quoi pour tester ?